Y aura-t-il encore des vignerons lors de la prochaine Fête des Vignerons ?

La Fête des Vignerons 2019 est terminée, vive la prochaine dans une vingtaine d’années. Une question subsiste toutefois : y aura-t-il encore des vignerons à couronner ?

Ce n’est pas que ces derniers ne le mériteront plus. C’est plutôt qu’il n’y en aura plus, car les exigences écologiques démesurées et les prix dérisoires auront étouffé la profession. Alors quoi ? La fête ne sera plus que folklorique et ne servira qu’à se souvenir qu’un jour, il y a eu des vignerons qui trimaient tous les jours pour produire du bon vin et garantir un paysage entretenu ?

A force d’interdire les produits qui sont indispensables à la vigne, pour l’aider à lutter contre des maladies et à renforcer sa résistance aux parasites, on complique la tâche des vignerons. Pourquoi l’agriculture est-elle toujours visée en premier et pourquoi pas les eaux de nos stations d’épuration ou encore les sols des jardins familiaux ou les golfs et autres gazons de terrains de foot ?

Les gens ont été enchantés de voir tous ces tableaux de la fête et je remercie les auteurs et la Confrérie d’avoir su présenter d’une manière si belle le dur labeur d’un vigneron. Malheureusement, dans la vie de tous les jours, les conditions ne sont pas aussi belles et pimpantes que les effeuilleuses. La vigne demande beaucoup de soins, de nombreuses heures de travail. Qu’il neige ou qu’il fasse beau, le travail n’attend pas et ne peut pas être reporté comme un spectacle. Le vigneron doit suivre la météo, toujours s’informer sur les nouveaux parasites divers et soigner sa vigne pour que cette dernière lui donne de beaux fruits qui puissent être vinifiés.

Malheureusement, le consommateur privilégie les produits étrangers qui sont importés en brûlant des litres de kérozène ou de mazout. Quand le porte-monnaie parle il n’y a plus ni écologie ni CO2 ! La consommation des vins suisses baisse entraînant une diminution des quotas maximums auxquels les vignerons ont droit. Le prix du kilo ne suit plus et les revenus chutent. Qui accepterait de voir son salaire ainsi diminuer année après année ?

Redonnons le juste prix à celles et ceux qui travaillent le produit, à nos vigneronnes et vignerons, et non aux intermédiaires. Nous ne pouvons pas brader notre indépendance alimentaire et viticole sur l’autel de la mondialisation. Ne laissons pas les ayatollahs de l’écologie nous dicter ce qui est bon ou non, ceux qui travaillent la terre au quotidien et la respectent sont les mieux placés pour en prendre soin. Nos règles suisses sont déjà les plus strictes qu’il y ait.

Les vigneronnes et vignerons qui montent à leurs vignes sont les garants de notre indépendance et de la prospérité de notre pays. Une Suisse sans le monde de la terre est comme une terre sans biodiversité. Cela l’UDC le sait, mais toutes celles et tous ceux qui sont venus à Vevey s’émerveiller du spectacle en sont-ils conscients ? Nous devons tout mettre en œuvre pour que nos vigneronnes et vignerons soient encore présents dans 20 ans, pour la prochaine fête qui leur sera dévolue.